samedi 25 octobre 2008

Swindon veut supprimer ses radars automatiques, jugés inefficaces

La ville britannique de Swindon a décidé de retirer les radars automatiques installés dans ses rues car ils n'ont pas incité les automobilistes à réduire leur vitesse, a indiqué un conseiller municipal interrogé par la BBC. Que font les élus français ? 

"Je crois comprendre que nous sommes le premier conseil municipal au Royaume-Uni à nous débarrasser des radars automatiques", a souligné hier soir Peter Greenhalgh, conseiller municipal conservateur (droite) de Swindon, ville conservatrice de 180 000 habitants dans le sud-ouest de l'Angleterre.


"70 personnes ont trouvé la mort depuis début 2007 sur les routes de Swindon", rappelle M. Greenhalgh, estimant que c'est "la preuve que les radars n'ont pas d'effet sur la vitesse excessive des véhicules". A moins que, justement, la vitesse ne soit pas la cause principale de ces accidents ?

Un conservateur ouvre les yeux...
 Peter Greenhalgh, conseiller municipal conservateur (droite) de Swindon, veut supprimer les radars automatiquesPeter Greenhalgh, conseiller municipal conservateur (droite) de Swindon : "Seulement 6% des accidents sont provoqués par des personnes ne respectant pas les limitations de vitesse, et pourtant presque 100% des financements du gouvernement pour la sécurité routière est investi dans les radars"...
M. Greenhalgh a par ailleurs précisé que la police continuerait à utiliser ses treize radars mobiles, mais le conseil municipal - dirigé par le parti conservateur - examine des mesures alternatives, qui passeraient notamment par l'éducation et la formation des conducteurs, ainsi que par un abaissement de la limitation de vitesse dans les zones les plus risquées. Du simple bon sens, en somme...


Cette décision intervient après la modification du financement des radars automatiques en Angleterre : alors que l'intégralité du montant des amendes restait perçue par le gouvernement, il appartenait désormais à la ville de s'acquitter des frais d'entretien, soit quelque 320 000 livres par an (406 804 euros) pour Swindon et ses trois radars fixes...


"Les résultats annuels du ministère des transports, publiés le 25 septembre, montrent qu'au niveau national seulement 6% des accidents sont provoqués par des personnes ne respectant pas les limitations de vitesse, et pourtant presque 100% des financements du gouvernement pour la sécurité routière est investi dans les radars", a par ailleurs dénoncé M. Greenhalgh sur la BBC : "je considère que c'est incohérent et je pense que les habitants de ce pays considèrent que c'est incohérent"...
Ce n'est pas le cas en revanche pour le conseiller travailliste Derique Montaut (gauche), qui s'oppose à cette décision : "je pense que les radars ont montré localement, nationalement et mondialement qu'ils étaient une mesure - parmi de nombreuses autres - qui peuvent être utilisées pour réguler la vitesse", a-t-il indiqué au micro de la BBC : "ils n'ont pas toujours été populaires, mais il est prouvé qu'ils ont sauvé des vies".


Alors, qu'attendent les élus français pour lancer un vrai débat démocratique sur le sujet ? Un accès internet pour se connecter sur Moto-Net.Com, sans doute...

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mardi 14 octobre 2008

La France et la Belgique signent un accord sur les sanctions routières

La France et la Belgique ont signé ce matin un accord sur les sanctions routières transfrontalières, pour que l'un des deux pays puisse faire payer un contrevenant de l'autre pays, comme c'est déjà le cas avec l'Allemagne, le Luxembourg et la Suisse. 

Alors que les pays européens ont toutes les peines du monde à trouver un embryon de solution pour endiguer la crise financière, un accord bilatéral sur les "sanctions routières transfrontalières" a été signé ce matin à La Défense entre le secrétaire d'Etat français aux transports, Dominique Bussereau, et le ministre belge des Transports, Etienne Schouppe. Il prévoit que les deux pays pourront poursuivre les infractions routières commises par les ressortissants de l'un des pays sur le territoire de l'autre.
Harmoniser plus pour gagner plus...
"Cet accord viendra s’ajouter à ceux déjà en vigueur entre la France et l’Allemagne, le Luxembourg et la Suisse", précise le cabinet du secrétaire d’Etat chargé des transports. Car avant d'arriver à son objectif de directive européenne permettant de sanctionner "quatre types de comportements dangereux (la conduite en état d’ivresse, l’excès de vitesse, le non port de la ceinture de sécurité et le franchissement d’un feu rouge) quel que soit l’Etat de l’Union européenne où l’infraction aura été commise", Dominique Bussereau "avance à l’échelle nationale avec les pays voisins".
Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il avance nettement plus vite sur ce dossier que sur celui de l'harmonisation de la puissance des motos en Europe ! "Le combat, c'est de faire en sorte que cet échange d'information puisse se faire maintenant au niveau européen", a déclaré M. Bussereau, soulignant que durant l'été 2008, "plus de 35% des excès de vitesse notés par les radars étaient le fait d'automobilistes étrangers".
"L'opinion européenne est assez favorable à cette mesure"
"La part des conducteurs non-résidents dans les excès de vitesse varie de 2,5% à 30% selon les pays de l’Union européenne", précise le cabinet de M. Bussereau. "En France, entre 2005 et 2007, la part des infractions relevées liées à la vitesse a grimpé de 15% à 24,5%. En juillet et août 2007, 34% des messages d'infractions correspondaient à des voitures avec des plaques étrangères, contre plus de 36% en juillet et août 2008".
"On va essayer de trouver un compromis sous la présidence française d'ici le prochain Conseil des ministres des transports le 9 décembre", a-t-il précisé, en accord avec Jacques Barrot, vice-président de la Commission européenne chargé de la Justice, qui estime de son côté qu'il "faut arriver à ce que, quel que soit le conducteur, étranger ou résident, il soit puni de la même manière pour les infractions commises". "L'opinion européenne est assez favorable à cette mesure", a cru bon d'ajouter M. Barrot... sans pour autant préciser ce qui lui permettait de faire semblant de le croire...

Eric MICHEL - © WWWMOTO-NET.COM

mardi 7 octobre 2008

Bientôt la fin de l'immunité sur les routes européennes

Les contrevenants pourraient être sanctionnés où qu'ils se trouvent dans l'UE dès qu'ils sont responsables d'un franchissement de feu rouge, d'un excès de vitesse, d'une conduite en état d'ébriété ou sans le port de la ceinture de sécurité. Crédits photo : Le Figaro

Les ministres des Transports de l'Union examinent jeudi 9 octobre une directive visant à poursuivre les chauffards qui commettent des infractions hors de leur pays.

À bord de leurs grosses cylindrées, ils font enrager les Français qui, eux, sont obligés de ne pas dépasser les vitesses autorisées pour sauver leurs points. Mais bientôt tous ces étrangers qui jouent les Fanjo sur les autoroutes vont devoir se soucier un peu plus des aiguilles de leur compteur. Le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, a bien l'intention de les faire rouler au pas, eux aussi. Le Figaro dévoile les détails de son projet.
Dans le cadre de la présidence européenne française, Dominique Bussereau compte aborder ce sujet sensible avec ses 26 homologues jeudi à Luxembourg. «Il y a trop d'infractions impunies», martèle-t-il. Ainsi, calvaires pour les uns, les radars automatiques sont superbement ignorés par les autres, ces étrangers qui passent devant à toute allure sachant qu'ils ne seront jamais retrouvés et donc sanctionnés. De quoi créer un véritable sentiment d'injustice.
L'an passé, alors qu'ils ne représentent que 5 % du trafic, les automobilistes étrangers ont été à l'origine de 25 % des infractions pour excès de vitesse. «De janvier à août 2008, sur douze millions d'infractions constatées, 27 % étaient des plaques étrangères», complète Dominique Bussereau. Et c'est l'été, quand les routes des vacances sont bondées, que l'inégalité bat son plein : en août, sur 1,9 million d'infractions constatées par les radars automatiques, la moitié était attribuée à des étrangers. Qui parmi eux emporte la palme du plus grand nombre d'excès de vitesse ? S'ils existent, les chiffres sont bien gardés… Mais on peut raisonnablement estimer que les Allemands se situent en tête du peloton. En 2007, on sait que 900 000 d'entre eux ont été flashés en France, ce qui fut aussi le cas pour… 5 000 Luxembourgeois.

Sanction pécuniaire

Concrètement, le 9 octobre prochain, le secrétaire d'État aux Transports compte engager un débat sur une directive européenne adoptée en mars dernier par la commission. Ce texte prévoit de sanctionner les contrevenants où qu'ils se trouvent dans l'Union européenne dès qu'ils sont responsables d'un franchissement de feu rouge, d'un excès de vitesse, d'une conduite en état d'ébriété ou sans le port de la ceinture de sécurité. Quatre infractions qui sont à l'origine de 75 % des tués en Europe.
Côté moyens, le même texte évoque la mise en place d'un réseau électronique d'échange d'informations entre pays. Ainsi, pour le cas d'un Allemand flashé sur nos routes, les forces de l'ordre françaises demanderont aux autorités d'outre-Rhin son adresse. Le chauffard recevra ensuite un avis de contravention rédigé dans sa langue, la sanction ne pouvant être que pécuniaire. Le Français qui, à l'étranger, se «lâche» en appuyant sur l'accélérateur pourra donc lui aussi être retrouvé et sanctionné.
«J'ai bon espoir que cette directive soit favorablement accueillie», assure Dominique Bussereau. Dans ce cas, un accord politique suivra en décembre, puis la directive, adoptée dans le courant 2009, entrera en vigueur à la fin de 2010. Jusqu'alors dans ce domaine, seule une recommandation avait été adoptée en 2003. «Il y a quelques années, les politiques n'étaient pas prêts à voter un texte plus contraignant», glisse-t-on à Bruxelles.
Si elle voit le jour, la directive cohabitera avec plusieurs accords bilatéraux entre États et dont les objectifs sont semblables. Depuis 2005, la France s'entend avec le Luxembourg pour que les contrevenants des deux pays soient sanctionnés. Une convention identique avec l'Allemagne devrait être ratifiée d'ici à la fin de cette année.
Peu à peu donc, les frontières sautent pour les contraventions. Un processus qui ne fait pas l'unanimité. Pour certains, il s'agit seulement d'un moyen pour les gouvernements de remplir leurs caisses. Au Parlement européen, on fait valoir au contraire que les politiques de sanctions ont permis de réduire le nombre de morts et qu'il faut continuer sur cette voie. Car la route, rappelle-t-on, tue encore beaucoup trop : 43 000 personnes en 2007, soit, dit-on à Bruxelles, «l'équivalent de cinq avions moyens s'écrasant chaque semaine sur l'Union européenne».
Source : Le Figaro